jeudi 18 Janvier2007

"Un voyage à la Haye et bien au-delà"

Jeudi et vendredi soir, le public de théâtre de la Halle au Bléa voyagé au travers de la voix de Claude Kagan

Sur une toile de fond, un film abstrait défile.Dernier rush de la vie d'un metteur en scène .Un comédien genou a terre se lève et prend la relève de la projection en imposant sa voix. Commence alors le début de la pièce proposé jeudi et vendredi dernier au Théâtre de la Halle au Bl, par la cie du Songe "le Voyage à la haye"

Une excursion qui débute à la Rochelle. Très vite le comédien claude Kagan, parle de son dernier voyage.Celui d'un homme de 37 ans, heureux et aimé du moins le pense t'il.Simple détail du départ, cette gêne a l'oeil droit qui entraine fatigue et nausées nous laisse apparaitre un homme fragile et étrange car un peu malade. Arrivé au Pays Bas, le comédien nous décrit diférents canaux et quelques estaminets tout aussi étranges. Une ambiance sombre ponctuée par les notes de la contrebasse D'Eric Onilon et les sons psychédéliques d'Atoine Birot. Avec un oeil qui fatigue de plus en plus, et ce forid qui devient une vrai présence, comme une peur qui frole le corps, le metteur en scène raconte ensuite son dernier spectacle à la Haye: un succès bien futile par rapport au diagnostic du Bel Antoine en blouse blanche qui lui annonce une maladie grave. S'égrenne alors les dernières minutes de la vie de ce metteur en scène que la maladie finit par emporter.Carnet de route d'un voyage vers l'autre monde d'un artiste inscouciant que la réalité rattrape "Tout cela n'est pas très compliqué..

Ouest France 22 nov 2007

 

Jean Luc Lagarce va mourrir. Il le sait. La maladie le ronge. De La Rochelle à la Haye, le voyage est celui d'une troupe en tournée qui interprète une pièce qui l'a mise en scène . Il écrit sur son carnet queques notes du voyage, six feuillets pour se souvenir des discussions avec les comédiens, de geste de la vie quotidienne. Trois ans, écrit et réécrit, ces jets d'écriture sont devenus un superbe journal

"Ce pourait être un pathos" dit Marie Pierre Hornn qui met en scène le" Voyage à la Haye" " Légèreté et humour", résume t'elle. On pourrait ajouter "vie et liberté" " C'est le premier jour de ma vie" s'étonne l'auteur, qui goûte la banalité des jours, qui se rit des diagnostics des médecins, qui surtout a choisi de vivre! Disparu en 1995, Jean Luc Lagarce est aujourd'hui un des auteurs les plus joués. Il avait aussi mis en scène Molière, Marivaux, Feydeau ou Ionesco.

"En lisant le "Voyage à la Haye" impossible de ne pas aller au bout dit " Maurice Cosson, directeur de l'ARC a été séduit par la beauté de ce texte qui se déroule comme un long fil "cette main qui déssine une main qui déssine la main qui la déssine"

La Rochelle; Amsterdam ou il ne reste que quelques heures; le théâtre Royal de la Haye "ou la Reine n'est pas présente ce soir là " et ou il est venu féter son anniversaire; le retour à Roissy où les douaniers s'étonnent du nombre de médicaments transportés.

Marie Pierre Hornn aime ce monologue très musical que Claude Kagan, comédien, interprète tout en douceur, nuance et finesse. Pendant trois semaines, Claude Kagan, installé au théâtre municipal de Rezé, a répété et encore répété ce texte, dialoguant avec Antoine Birot au dukduk et Eric Onillon à la contrebasse, deux musiciens en accord parfait avec la sensibilité des mots de l'auteur. Ce n'est pas un spectacle minimaliste .La musique, des accésoires, des lumières, symbolisent les lieux, accompagnent et rytmes le texte. "Il est important pour nous d'aider les cies dans leurs créations " explique Maurice Cossons apès que Marie Pierre Hornn et Claude Kagan de la cie du Songe ont "résidé" au théâtre de Rezé .

 

Ouest France 29 nov 2006

L'ultime virée d'un Lagarce Tendre et Mordant

C'est l'histoire vraie de Jean Luc Lagarce, 37 ans séropositif. On est en 1994 et il est malade à crever. Auteur et metteur en scène, il suit sa troupe en tournée, tant bien que mal, et à la force du poignet. Poigne impressionnantes de précisions qui couche sans relache, sur papier intimes, d'ultimes notes de voyage. Les grincheux diront qu'il n'y à pas là matière a se tordre de rire, mais la vérité est ailleurs: dans le genre déconcertant, le texte de Lagarce se pose un peu là. Se pose d'autant mieux qu'il reprend corps ces jours ci, par le truchement de comédien Claude Kagan, sur une scène épurée tout ce qu'il y a de plus.

Effet d'un détachement anticipé, perception aigue du gai dérisoire? Come neuf, Lagarce pose un regard frais sur le torbillon de la vie. Sur des accents volontiers enthousiastes, naifs par goût, ironiques comme une politesse du désespoir, le monologue dévide, en les dramatisant, les instants de tournées . Recherche d'un resto qui tourne au psychodrame, controle à l'aéroport tendu comme un suspense, penibles épanchements matinaux d'un proche en mal de confidences...Embarqué sans l'avoir vu venir, on le suit de bonne grâce jusqu'a l'hopital.D'accord pour partager, en prise directe avec son mental, le poids de ce mal qui le gagne tout entier AC